[À lire] « La Société française de sophrologie : un gage de qualité »

Dans un article paru sur le site de l’hebdomadaire LE POINT, Claude Chatillon, présidente de la Société française de Sophrologie, s’interroge sur les conditions nécessaires à la formation des sophrologues à l’exercice de leur métier. Avec force et conviction, elle nous fait part de son engagement pour des formations sérieuses, tant par la durée, le contenu que les conditions d’un enseignement digne de cette profession.

La vision de Claude est le résultat d’une longue expérience et d’un investissement sans relâche depuis de longues décennies pour la défense, le développement et la promotion du métier de sophrologue. Un texte fort et engagé, à lire absolument, et que vous pouvez découvrir ci-dessous (ou consulter sur le site du Point.)

La Société française de Sophrologie : une exigence de qualité

La sophrologie a le vent en poupe depuis plusieurs années. Cette discipline née en 1960 ne cesse de faire de nouveaux adeptes générant chaque année de nouveaux praticiens. À ses dépens quelquefois car le choix d’un sophrologue compétent n’est pas une tâche aisée, les formations ne bénéficiant pas d’un cadre clairement défini.

Du travail en perspective

Le métier non réglementé de sophrologue est néanmoins actuellement inscrit au RNCP mais la procédure à mettre en œuvre par les Centres de Formation pour y figurer est complexe, voire onéreuse car elle exige le plus souvent un accompagnement, ce qui favorise les gros centres de formation au détriment des petites structures.

De ce fait de très nombreuses formations de qualité, qui transmettent la sophrologie dans le respect de la méthode et de son fondateur, n’y sont pas inscrites, situation qui peut limiter les champs de recherche d’une formation pour le futur sophrologue.

Or seules les formations inscrites peuvent bénéficier du financement via le Compte Personnel de formation.

De plus ce ne sont ni les contenus ni la qualité qui priment pour qu’un titre soit enregistré au RNCP, mais l’adéquation à la recherche d’un emploi et la réinsertion professionnelle, les sophrologues ainsi titrés peuvent avoir été formé très rapidement, à distance ou par correspondance sans aucune pratique personnelle et en très peu de temps…

Enfin contrairement à ce que l’on croit le titre inscrit au RNCP n’est pas un « diplôme », c’est le niveau de qualification du titre décerné par les organismes de formation (pour la Sophrologie Bac +2).

Mais ce qui peut à court terme générer un infléchissement des courbes du chômage reste provisoire, car la plupart des sophrologues trop rapidement formés risquent de ne pas perdurer dans le métier.

Il résulte aussi de cette situation que des sophrologues aux compétences variables – puisque formés précipitamment – contribuent à donner mauvaise presse à leur discipline, qui a fait en 2020 l’objet d’une évaluation par l’INSERM à la demande de la direction Générale de la Santé.

Aux termes de ce rapport sur « l’évaluation de l’efficacité et de la sécurité de la sophrologie » la sophrologie est définie comme une pratique psychocorporelle se proposant de soulager un certain nombre de troubles … et largement implantée dans le paysage sanitaire français, (…) comme « soin » (…). L’évaluation requiert un processus composé de plusieurs étapes : description du soin, explication des mécanismes d’action, étude de l’efficacité quantitative et qualitative sur les patients, et recherche d’éventuels effets nocifs.

Et le rapport constate qu’aucune des étapes de ce processus n’a été suivie pour ce qui est de la sophrologie, tout en soulignant que les praticiens ne sont pas les seuls responsables de ce manquement. Les pouvoirs publics semblent se désintéresser de cette discipline et seuls quelques études ont été produites, sous l’impulsion de sophrologues méticuleux, soucieux de voir leur profession reconnue et sérieusement évaluée. C’est la raison pour laquelle la SFS insiste sur une formation complète préparant à un métier de relation d’aide.

Missions et ambitions de la SFS

La Société française de Sophrologie, parrainée par deux pionniers de la Sophrologie, les docteurs Raymond Abrezol et Armand Dumont, a été créée en 1966.

Créée à l’origine dans la sphère médicale, la sophrologie s’est ouverte aux difficultés sociétales et prend en charge aujourd’hui les nouvelles sources de souffrances de notre monde moderne : pression, compétitivité, harcèlement… La sophrologie se pratique ainsi dans le monde de l’entreprise (gestion de conflits, du stress, burn-out), les EHPAD, les hôpitaux (préparation aux opérations lourdes), les écoles (préparation aux examens, gestion du stress) et les centres sportifs.

Son ambition première était de faire progresser la recherche dans le domaine de la sophrologie, puis de structurer sa transmission.

C’est dans cette perspective, qu’elle a coorganisé et participé de 2008 à 2013 aux États Généraux de la Sophrologie, avec le Syndicat des Sophrologues Professionnels et la CEPS (Coordination des Écoles Professionnelles en Sophrologie).

A l’issue de ces journées d’étude, plusieurs perspectives d’évolution ont été ouvertes, toutes orientées vers l’harmonisation de la formation tant théorique que pratique, pour permettre à la profession de se structurer, d’homogénéiser et d’augmenter la qualité des services proposés.

La vocation de la SFS se déploie depuis sa création selon trois axes : stimuler la recherche, participer à la diffusion des savoirs, et favoriser un enseignement de la sophrologie centré sur la pratique.

Concrètement, que propose la Société Française de Sophrologie ?

  • Un Congrès de recherche chaque année sur le développement de la discipline et le dialogue avec les disciplines voisines ; un dialogue suivi avec les différents acteurs et représentants de la sophrologie ;
  • Le respect d’un code de déontologie garantissant la rigueur des pratiques ;
  • Un annuaire de praticiens de la sophrologie dont les formations, les diplômes et les compétences revendiquées ont été vérifiées.
  • Des formations exigeantes et des actions pour le développement de la sophrologie dès sa création, et grâce à son réseau d’Écoles, la SFS a formé et forme des sophrologues à exercer leur profession dans des sphères diversifiées.

Elle préconise des formations majoritairement en présentiel, avec des apports théoriques et pratiques et des temps d’intégration suffisants, incluant des mises en situation professionnelle et des formateurs eux-mêmes sophrologues en exercice.

La SFS a également crée un réseau d’Écoles formant au métier de sophrologue, toutes ayant pour clé de voûte un cursus présentiel de 300 heures minimum, un temps de formation étalé sur 2 années, incluant les bases théoriques de la sophrologie et l’apprentissage et la pratique des principales techniques dynamiques et statiques.

Quant aux solutions attendues elles existent : pour le métier une réflexion sur une réglementation intelligente, prenant en compte l’avis et l’expérience de la profession qui s’est mobilisée pour les Etats généraux de la formation et qui a participé à l’élaboration d’une Norme d’application volontaire.

Pour la recherche un soutien financier des pouvoirs publics, et la nécessité d’une évaluation spécifique à la relation d’aide ce qui implique la prise en compte de l’expérience subjective de la personne en demande de sophrologie.

Pour la ou plutôt les formations, permettre une liberté de choix à celles et ceux qui cherchent le changement, l’évolution ou un sens à leur activité.

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